Longtemps, j'ai cru qu'à la mort de
mon père, le silence entre nous serait enfin comblé par un ultime
soubresaut, une lettre, un message qui, gardé par devers lui durant
de longues années coupables, ne devrait être lu comme une
confession qu'après sa disparition. La vérité est qu'il avait
disparu bien avant de mourir et que la mort elle-même ne change en
définitive rien à cette absence quasi spectrale.
En vieillissant à mon tour, j'ai fini par abandonné cette idée, renonçant à la pensée magique et au Deus ex machina de la missive testamentaire, ou plutôt, comprenant qu'il ne me serait donné aucune explication, j'ai entrepris petit à petit de rédiger ce texte manquant. Ainsi, j'ai le sentiment d'avoir fait du plein avec du vide. Cette lettre attendue, tant désirée, qui ne viendra finalement pas est devenue un roman. Ce roman s'intitule Le Réprouvé et paraît donc, logique implacable, au moment du décès de mon père.
Merci pour votre lecture.
Rédigé par : Mikael | 12 novembre 2010 à 22:39
Merci du plaisir que vous m'avez apporté avec Le réprouvé, joie pour la langue et le style. Et puis joie de revoir le nom de Hirsch, votre grand-père et, surtout votre père que j'ai tellement bien connus, à la Vesseyre notamment. Mais c'est hélas trop tard.
Très sincèrement vôtre.
Rédigé par : Antoine Franck | 12 novembre 2010 à 22:31