Le titre d’un livre est pour moi comme le principe actif dans un médicament, tout le reste n’est finalement qu’excipient, développements superflus, répétitions, déclinaisons diverses. Avec un peu d’humour et un soupçon de folie, les éditeurs ne publieraient d’ailleurs que des titres. J’en ai des tas, j’en fais des listes. Ils sont le germe de romans futurs dont j’ignore encore tout. Ces mots, ces bouts de phrases, ces machins sans queue ni tête sont des messages codés que l’on s’envoie à soi-même, ou plutôt à celui que l’on sera un jour. Le temps travaille pour nous au Grand Déchiffrement. Le Temps et le travail.
Bien sûr, la légende éditoriale veut que le titre appartienne en propre à l’éditeur. C’est, dit-on, le premier droit qu’il faudrait abdiquer, si bien que je prépare toujours des titres de rechange, des subterfuges, pour ne pas être pris de cours. L’importance cruciale et médicamenteuse s’avère souvent intransmissible, à peine audible. Ma première question concerne donc généralement le titre. J’ai alors en réserve de quoi rebondir, garder la face. Ainsi, OMICRoN aurait pu s’appeler Partition pour un homme seul, qui est également un extrait du texte. Seulement voilà, j’ai beau proposer les titres les plus étranges, on ne me demande jamais de changer. Que faire alors de la légende et pourquoi abdiquer ? Les munitions sont là pour rien, rouillent dans ma tête et au fond de mes poches. Je dois être un peu étrange, car ce manque de réticence me prive d’une parade longuement ourdie.
@ Marie-laetitia :
Merci ! J'étais déjà venu sur votre blog, à pas de loup. J'y reviendrai sûrement en faisant plus de bruit...
Rédigé par : Mikael | 14 décembre 2007 à 11:32
"ce manque de réticence me prive d’une parade longuement ourdie" que c'est joliment dit ! Toute cette colère protectrice en cocon tissé par précaution et ... qui ne servira pas ... faites comme l'araignée, redévorez la toile, nourrissez-vous en pour dévider bientôt l'histoire suivante, conservez votre saine colère en recyclage perpétuel. J'aime le style, et la parade, je m'en vais découvrir l'auteur à présent. A bientôt.
Rédigé par : Marie-Laetitia Gambié | 14 décembre 2007 à 09:54
j'aime les titres ouverts, étranges, et qui, sans être percutants, accroche la sensiblité. J'ai aimé "Des anges mineurs" de volodine autant pour son titre que pour les textes-narrats qui viennent après.
Rédigé par : juliette mezenc | 07 décembre 2007 à 09:50
Bonjour !
C'est une bonne idée... Si jamais vous ne trouvez pas d'éditeurs, moi, je suis partant...
Rédigé par : Justin Hurle | 06 décembre 2007 à 09:36
Salut Thomas,
Cette idée me réjouis vraiment. peut-être que si on s'y met tous ensemble, on peut faire l'encyclopédie des titres de romans qui n'existent pas...à la Borgès, toujours !!
Rédigé par : Mikael | 05 décembre 2007 à 15:24
Salut Mikaël ! Comment va ?
C'est marrant Rony a une idée dans le genre : faire un petit livre avec quasiment que des titres (enfin si je me souviens bien ou si j'ai bien compris). Il existerait quand même des éditeurs un peu fous pour le faire, donc.
À bientôt.
Rédigé par : Thomas | 05 décembre 2007 à 13:50