Depuis qu’il existe une littérature de masse, c’est à dire le Roman, la vie est devenue décevante. C’est le sujet même de Madame Bovary, en somme. Depuis que le cinéma existe, la réalité semble même doublement frustrante.
(On dit que la fiction permet de vivre une infinité d'existences, au sens où les personnages seraient des substituts, par la procuration desquels on peut multiplier les expériences. C'est tout simplement faux. La vie fantasmatique s'amplifie, certes, tandis que la vie réelle n'est plus qu'un référent terni. A moins que l'on écrive à son tour, manière commode de déverser le trop plein. C'est bien souvent l'excès de lecture qui rend finalement l'écriture nécessaire, comme une purge.)
Le XIXè aura été le siècle de la déception, non parce que les espoirs étaient trop grands pour être atteints, mais bien parce que la manière de les atteindre ne peut en aucun cas égaler la perfection de la représentation. L’idée qu’on se fait désormais de la chose prime sur la chose elle-même. Voila pourquoi les révolutions furent vouées à l’échec.
pas vraiment d'accord avec toi mickaël sur l'opposition entre réel et fantasme, pour moi les produits et sous-produits de l'imagination font partie intégrante du réel : ils procédent du réel, ils modifient le réel, ils sont le réel. Le problème avec emma c'est qu'elle est enfermée dans ce réel imaginaire, que ça ne circule pas entre entre les deux mondes : pas de flux, pas de vie.
Pour ce qui est de l'écriture, oui on écrit certainement parce qu'on ne trouve pas dans ses lectures ce que l'on a besoin de lire. D'ou déception, d'où écriture. Au plaisir de te relire !
Rédigé par : juliette mézenc | 22 janvier 2009 à 08:40
J'espère...mais je suis pessimiste de nature.
Rédigé par : Mikael | 21 janvier 2009 à 13:38
Au bout de votre impasse, le XXIe siècle ?
Rédigé par : Christophe Borhen | 21 janvier 2009 à 00:02
Mmmmh, pourtant le XVIIIè m'ennuie. je crois que je suis dans une impasse, là...
Rédigé par : Mikael | 20 janvier 2009 à 12:42
Je souscris entièrement à ce propos.
Revenir au XVIIIe siècle en somme.
Rédigé par : Christophe Borhen | 20 janvier 2009 à 10:41