Quoi que j'écrive, les mots sensés proviennent toujours du dialogue, jusqu'au texte que je produis ici et maintenant. J'entretiens de manière discontinue une conversation polyphonique avec des sous-divisions de moi-même que j'affuble de visages familiers. Je parle aux gens que je connais, que j'ai connu, que j'imagine parfois, jouant avec une sincérité non feinte les accents de l'argutie, des remontrances et de la conviction. Mes proches sont des marionnettes que je manipule, qui me tiennent tête ou bien se couchent, au gré de la marche. Je ne pense convenablement que dans cette dialectique fictive, auto-accouchant en quelque sorte dans une forme solitaire de maïeutique. C'est dans cet échange imaginaire, masturbatoire et fantasmatique que la verve, qualité me faisant cruellement défaut dans la vie quotidienne, finit, laborieusement, par suppurer quelque chose de fugitif.
Duel.
Rédigé par : Chr. Borhen | 19 mai 2009 à 10:46
"Une manière de 'fiction' s'impose donc ici, me semble t-il. Dans un personnage..."?
Ou alors, sachez, qu'il est un autre intervenant possible, dans ce dialogue.
Sans doute, mais je m'égare. Restons-en à la fiction.
Rédigé par : lataupe | 15 mai 2009 à 15:42
Oui, bien dit, et vous savez à quel point cette écriture s'est avérée, très rapidement, vaine.
Une manière de 'fiction' s'impose donc ici, me semble t-il. Dans un personnage que vous pourriez laissé, à la fois, autonome, et modelé à votre image. Une voix mimétique et interprétée, une autre suscitée, entre elles le dialogue.
Nous n'inventons rien, ici, vous ne l'ignorez pas, très cher ami, tout proche marcheur...
Rédigé par : lataupe | 15 mai 2009 à 13:40
Pilpoul automatique...? comme l'écriture du même nom, peut-être...
Rédigé par : Mikael | 15 mai 2009 à 13:19
Dans ce texte, je sens tellement 'cet échange imaginaire' (qui, en vous, se crée, et secrète), le point et le contrepoint, le chant et le contrechant, que je ne trouve rien, positivement, à répondre. L'écho, l'appel, du texte ne me semblent pas interrompus, mais remplis, déjà, au préalable, circonscrit, quelque part. Etrange. Dans ce mouvement vous ouvrez, puis fermez. Il me semble qu'il convient de laisser un espace béant, vacant, indéfini, ou inassouvi, pour le dialogue.
Rédigé par : lataupe | 15 mai 2009 à 10:15