Faire coincider le temps de l'écriture avec le temps de la lecture, voila la grande difficulté du roman. L'écriture se déploie en d'infinies ramifications, en circonvolutions cérébrales qui abolissent les heures. La lecture, quant à elle sillonne la page à toute allure, dévide l'écheveau des lignes. Ces deux traînées parallèles évoluent à des rythmes différents et généralement inconciliables. En effet, comment demander au lecteur de passer trois heures sur un unique paragraphe ? Il faut constament garder à l'esprit que les jours passés à murir une situation ne se résumeront le plus souvent qu'a quelques mots. Le texte est donc la partie visible d'un iceberg auquel le lecteur n'aura jamais accès, à moins d'être un adepte de la plongée sous-marine ou un critique littéraire. Rapprocher les pôles antagonistes de l'aimant, voila la grande difficulté.
Ensuite, viens le temps de la publication qui, bien plus lent que le temps de l'écriture lui-même, n'obéit à auncune loi de la physique et s'écoule impavide, en dehors de toute réalité. Celui-la, j'aurais l'occasion d'en reparler...
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