Je crois pouvoir dire qu'en France, on valorise plus volontiers l'aphorisme, le fragment, l'exposé lacunaire, des Pensées de Pascal aux livres plus récents de Quignard. Le « bon » livre est un petit puzzle, un assemblage concentré et parataxique.
Les auteurs, quels qu'ils soient, cherchent avant tout à être des auteurs, c'est à dire à ressembler le plus possible à l'idée communément admise et leurs livres, sauf exceptions, seront des tentatives de rapprochement, des tirs de flèches vers le cœur d'une cible qu'ils n'ont ni choisie, ni même dessinée. L'image mentale produite par la culture et la psyché collective définit malgré nous les caractéristiques plastiques du but que l'on se fixe. Les génies, seuls, échappent à cette prédéfinition, d'où l'incompréhension et l'indifférence qui accompagnent généralement leurs œuvres.
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