En voyageant, en écrivant…les deux notions se perdent et se confondent dans ma mémoire, comme les fils emmêlés d’une même étoffe. Les images qui subsistent après coup sont identiques, indissociables. J’ai beau faire, il est difficile de me souvenir. Tel voyage était en réalité un livre que j’ai rêvé d’écrire sans succès. Il m’arrive souvent de coucher sur le papier tous ces verbes d’action que j’ajourne en réalité par fainéantise. Je vis ainsi plus d’une vie à la fois.
Comment faire la part des choses ? Et cette ballade en train, de Milan jusqu’à Rome, ne serait-ce pas plutôt Moravia qui….car mes lectures viennent aussi tournoyer dans cette valse. Porosité de la frontière, ivresse d’images et de bruits. Passé un certain point, il n’y a plus de tri possible. Ce que j’ai fait, je l’ai écrit…sûrement.
Étrange comme la littérature offre une alternative à la vie. Enfant, je rêvais d’être à la fois écrivain et astronaute. En écrivant, en voyageant…preuve que je n’ai pas beaucoup changé. Il ne me reste plus qu’à écrire un roman se déroulant dans l’espace et le deuxième terme de l’équation sera lui aussi devenu réalité…
Vous qui me lisez en ce moment depuis vos mystérieux confins, vous êtes nombreux à préférer l’exil, merci encore de me faire voyager, de me faire écrire…
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