Vous êtes rédacteur, lecteur, éditeur, philanthrope, parlementaire, étudiant, amis des arts et du monde associatif, simple militant, témoin, victime, spectateur ou chercheur, enseignant, dresseur d’ours, colleur d’affiches publicitaires, une fille de chez Citroën ou bien de chez Castel, un jour ou l’autre vous serez vous aussi confrontés à l’horreur du papier. C’est bien simple, tout le monde est concerné. Rien n’est plus facile que de publier aujourd’hui…excepté lorsqu’on est écrivain.
Alors, il vous faudra soutenir sans sourciller le bruit de vos pas solitaires dans les couloirs vides. Il vous faudra supporter le claquement répétitif des portes en isorel. Il vous sera nécessaire d’endurer le glapissement des conversations mondaines. Vous chercherez à être vu par des aveugles, à être entendu par des sourds. Vous graviterez ainsi loin, très loin de votre planète d’origine, parmi des êtres brillants comme du papier aluminium. Vous ferez alors la pie, comme d’autres font l’otarie. Vous chercherez l’approbation d’une espèce exotique aux souvenirs limités. Mais comment donc être reconnu par des gens sans mémoire ?
Mieux vaux le savoir d’emblée. On vous fera mendier et bien plus encore.
Vous regretterez un peu la Terre, comme on regrette l’enfance, mais on ne peut rester un enfant toute sa vie. Le chemin semble tracé maintenant. Il faut s’abandonner un peu et se réjouir vraiment, grandir. Ce que l’on donne au feu, le feu sait nous le rendre.
Il semble qu'il n'y ait aucun moyen d'échapper à ce genre de numéro.
Bon, il vaut mieux en rire, et distinguer ce qu'on veut, d'une part, et les c.. qu'il faut faire pour l'avoir, d'autre part.
Rédigé par : Dolce | 06 juillet 2006 à 15:15