Je regarde par la fenêtre. Bientôt les lueurs de vos vies anodines illumineront la nuit. Vous brillerez en tout lieux. De vous et de vos âmes, je n’apercevrai que le scintillement épisodique des néons, le reflet glacial des téléviseurs, la veilleuse dans l’escalier. Sous un flot d’antennes dressées comme des mats, je vous imaginerai blottis les uns contre les autres.
Lorsque je n’écris plus, je regarde par la fenêtre. En réalité, c’est juste un autre genre de fenêtre, car écrire consiste souvent à regarder par l’embrasure. J’observe comme un chat les abords de ce monde, les nuages qui s’étirent et les corbeaux qui les traversent. Il ne se passe jamais rien de plus. C’est amplement suffisant comme activité. Le spectacle est relativement statique et cela me convient bien.
Variante...
Le livre se prépare en regardant par la fenêtre, il se précise quand on découvre une embrasure devant laquelle on ne peut être que seul, et il s'écrit comme on se retourne vers nos compagnons qui, derrière, nous demandent "alors, qu'est-ce que tu vois?"
(Vive les courants d'air)
Rédigé par : prixdeflore2006 | 16 septembre 2006 à 10:52