Si les sportifs de haut niveau sont considérés comme des vieillards bons pour le rebut, une fois dépassée la trentaine, et les jolies actrices, comme des femmes fardées proches de la ménopause, dès la maturité atteinte, la « jeunesse » en littérature n'a fort heureusement rien de commun avec sa parente biologique et se termine généralement après quarante ans. Privilège d'une discipline qui nécessite plus d'expérience que de fraicheur physique. Cependant, la jeunesse se vend bien, sur le papier comme les écrans et dans les stades. Il existe même en France, un mythe inextirpable de la précocité littéraire, mêlant tout à la fois, rondeur juvénile et souffre de l'âge, dans un panaché devenu marketing et toujours gagnant, de Rimbaud à Radiguet, de Sagan à Minou Drouet. Bernard grasset lui-même, ne déclara-t-il pas, au moment de la parution du Diable au corps : «Il ne faut pas dire : Radiguet est un génie, mais il a quinze ans ! » .
Ceux qui, se reposant sur une espérance de vie en progression, ont débuté plus tardivement se voit engagés, malgré eux, dans une course contre la montre.
Il faudra par conséquent se garder, les années s'accumulant dangereusement, de passer du statut enviable et générique de « jeune auteur prometteur » à celui nettement moins considéré de vieil auteur n'ayant pas percé. La marge de manoeuvre est très étroite, me direz-vous et les catégories souvent poreuses.
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