Victime d'un attrait persistant pour
tout ce qui est bancal, j'ai mis de côté l'harmonie de la tierce
pour une légère dissonance. Il m'a toujours semblé que ce bémol-ci
était la clé qui ouvrait grand les portes d'un ailleurs fascinant.
Si la musique est un rapport de longueur d'ondes, comment transcrire
en littérature cette variation qui évoque à nos oreilles
occidentales, la mélancolie, le trouble de l'imperfection, la marche
sur laquelle on trébuche sans véritablement tomber.
Si les adjectifs ou les propositions adoptent chez moi un séquençage ternaire, ça n'est pas tant pour évoquer le rythme du jazz, privilégié sur la cadence alternative du rock, qu'en relation avec les trois notes de l'accord parfait.
L'adjectif du milieu est bien celui qui donne au texte sa tonalité.
"Ils suivirent ce fil d’Ariane, comme des funambules sur un câble tendu en plein ciel. Les abords des toits étaient condamnés, sournois, fourbis de chausse-trapes médiévales, d’engins bondissants et rouillés."
OMICRoN, p222
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