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« André Schiffrin | Accueil | Zone de vie »

23 juin 2007

Commentaires

Jerome

Il est certain que les éditeurs préfèrent les auteurs confirmés, car ils font plus de ventes. Que le primo, soit plus spontanné, ce n'est pas si évident que cela. Certains premiers romans sont de gens qui écrivent depuis longtemps et, ont acquis déjà une maturité. Je veux dire par là, que les primos peuvent être habitués, rodés à l'écriture avant de tenter leur chance comme auteur avec un ouvrage à leur nom. Il y a des gens qui écrivent dans l'ombre et veulent s'en affranchir. D'autre part, la plume se bonifie avec le temps, souvent elle s'affirme. L'écrivain qui peine avec les ouvrages à venir, ressemble plus à celui qui commence déjà à ne plus rêver...

Marie

Le "meilleur livre" ne dépendrait-il pas de l'humeur dans laquelle on se trouve au moment de sa lecture ?

Bon_sens_ne_saurait_mentir

Ah j'ai des doutes sur le risque financier. Car en effet il part à contre-courant en déclarant vouloir des premiers romans quasi parfaits. Or, moi j'entends qu'il veut des "bombes" immédiates. Focus des médias sur un nouvel auteur et why not beaucoup de ventes sous l'effet de nouveauté. Un peu du "one shot" quoi... Et là le risque financier devient moins "risqué"... Les inconnus qui deviennent des bankables de la littérature compensent la perte financière de ceux qui sont restés dans le noir.
Financièrement, cette stratégie peut se révéler payante. A une seule condition : que le premier roman soit une oeuvre mature.

Mikael

@Bon sens : Oui, mais en même temps, c'est une autre forme de risque (financier celui-là), les premiers romans se vendant mal par défaut de notoriété ou à-priori du public.

@Secondflore : Je crois qu'il faut faire ses gammes longtemps. Connaître le succès tout de suite est sans doute ce qui peut arriver de pire à l'écrivain dont l'ambition est véritablement esthétique.
Je me souviens d'un coup de fil de chez Gallimard, au cours duquel Philippe Desmanet m'avait dit "mais 30 ans, c'est très jeune pour un écrivain !" Moi qui étais déjà à l'époque un vieillard, comparé au vainqueur de roland Garros, j'en avais pris de la graine...

@Marie-Pierre : Je crois que c'est justement dans cette tentative d'affranchissement que réside la vérité, l'importance du texte. Quand on est capable de produire indépendament de l'image que les autres ont de nous et même de l'image que l'on a de soi, alors et alors seulement les mots valaient la peine d'être dits.

secondflore

J'ai lu ça, en effet... J'ai aussi entendu le même D. Gaultier parler de défauts qu'on tolérait dans un premier livre mais qu'on ne laissait pas passer ensuite...
(et je suis d'accord avec Marie-Pierre : il y a des choses (je ne saurais dire lesquelles, mais j'en suis sûr) que je ne pourrai jamais écrire tant que... Mais tous les auteurs n'auront pas ce point de vue, sans doute - selon les crises d'aolescence des uns et des autres...)

Bon_sens_ne_saurait_mentir

Il me semble surtout que Dominique Gaultier ne prend aucun risque en fonctionnant de cette façon. C'est tellement plus confortable d'éditer un auteur qui apporte un premier roman mature et "fini". Le temps d'attendre, c'est ce que les éditeurs n'ont plus. C'est triste parce qu'ils se fourvoient. Si les éditeurs d'auteurs que nous vénérons maintenant avaient agit de la sorte, où seraient les fameuses "oeuvres de jeunesse" d'untel ou untel ?
:)

marie-pierre françois

Pour répondre à Olga,c'est terrible à dire, mais les parents ne seraient-ils pas l'obstacle majeur qui empêche d'écrire en toute liberté? Si mes enfants écrivaient, je crois que je m'interdirais de lire leurs textes. J'ai l'impression qu'il y a là un tabou proche de celui de l'inceste.

Olga

Le cas de Proust est à ce titre doublement intéressant: écrivain prolifique, et qui n'a révélé "son génie"que dans la deuxième partie de son oeuvre (aprés la mort de sa mère)....

Mikael

Bonjour Marie-Pierre,

En écrivant ça, j'avais aussi en tête la chanson que Gainsbourg chantait en duo avec feu Jean-Claude Brialy. De mémoire :

"La vie est un mouvement alternatif, qui va de l'appétit au dégout et du dégout à l'appétit..."

marie pierre

quelle chance ce retour rapide de l'appétit....Ce n'est pas donné à tout le monde!Moi je n'ai pas encore assez faim...Je me demande si le meilleur livre n'est pas le dernier, celui qu'on sait être le dernier.Je pense au "livre impossible" de Marc Vilrouge, par exemple..

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