J’ai l’impression très nette que l’été me passe par-dessus, me roule comme un fétu de broussailles dans la plaine aride. Même les pages des livres deviennent maintenant trop sèches et dangereusement inflammables. Faut-il pourtant continuer à lire ? Je ne voudrais pas finir malgré moi dans un autodafé stupidement estival. Rappelez-vous, les mystiques me réclament comme l’un des leurs et leurs églises sont pleines de ces récits de combustion spontanée. On n’est jamais trop prudent ! Melville et ses cabestans devraient par conséquent me garder d’un échauffement subit. Je navigue donc, ou plutôt, me fait chavirer…
Tandis que les réseaux se vident en même temps que les villes et que les tuyaux devenus flasques serpentent encore mollement entre nous, je ne renonce pas à la tâche, je persiste ! Il est bien un cétacé qui se laissera harponner, un lecteur égaré, un petit poisson même, ayant échappé au barbecue des plages…
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