Copyright et droit d’auteurs remplissent-ils leur office convenablement ? On est amené à se poser la question lorsqu’ils permettent aux ayant droits sans scrupule de s’enrichir au mépris de l’œuvre. Le merchandising et les billets de banque à l’effigie du Petit Prince en étaient déjà une assez bonne illustration.
Les soixante-dix années suivant la mort de l’auteur ne correspondent nullement à une parenthèse enchantée. J’en veux pour preuve la parution d’une suite « officielle » de Peter Pan, le cinq octobre prochain. Le personnage volant devant tomber dans le domaine public en 2007, les héritiers de J.M. Barrie se sont empressés de négocier cette sinistre mascarade avant qu’il ne soit trop tard.
On avait déjà vu cela il y quelques années avec les descendants de Margarett Mitchell qui avaient bassement monnayer la vieillesse de Rett Butler. La comparaison ne s’arrête d’ailleurs pas là, puisque le nouvel opus de l’enfant qui refusait de grandir devrait s’intituler Peter pan in scarlet. (les interprétations pornographiques sont toutefois à exclure, me semble-t-il).
Que l’on adapte le texte à un autre média, passe encore, mais que l’on écrive purement et simplement une suite hypothétique, me scandalise. Faudra-t-il donc inventer de nouvelles clauses protégeant l’œuvre de toute exploitation abusive, de tout détournement ? Faudra-t-il contraindre ses légataires pour pouvoir mourir en paix. La décence et le respect de l’intégrité artistique étant bien entendu de vains mots, les avocats anglo-saxons devraient peut-être se pencher sur des mesures de protection nouvelles. Woody Allen s’est, quant à lui, arrangé pour que ses films tournés en noir et blanc ne puissent jamais être colorisés. On le comprend aisément.
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