Vaguement terreux, c’est comme ça que je me sens après avoir écrit, poisseux, graisseux. Parfois, un éclair indistinct traverse la tourbe et vient clarifier l’atmosphère. Il efface tout, tire des traits, redéfini le plan. Le plan selon Euclide, bien sûr, pas la structure du récit. Savoir que ces nouvelles droites se rejoignent à l’infini est tout de même un réconfort, mais la plupart du temps, j’éprouve le besoin d’aller prendre un bain, de me purifier de manière rituelle. Dans l’eau chaude, tout se décante. Les idées se sédimentent en strates chronologiques. Je vois en coupe et détermine ainsi la nature du terrain. Tout recommence alors, le travail de fourmi, de fouissement, de terrassement, le nez dans la gadoue, l’eau chaude, le temps qui passe, les couches géologiques et puis le plan large. Tout recommence alors…
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