On demande parfois à un auteur des choses étranges, comme de raconter sa vie à la troisième personne pour le cas tout à fait improbable où un journaliste s’intéresserait à lui. Épreuve d’autant plus difficile lorsqu’on n’attache pas une grande importance à ces choses-là. Christine Angot (encore elle ?) maîtrise sans doute l’exercice dans ses figures libres et imposées, mais pas moi !
Comment faire lorsque l’on a mené jusqu’à présent une existence somme toute banale…et bien faire du roman, encore et toujours, laisser la fiction s’immiscer et combler les lacunes de la réalités. On est alors comme une terre vierge qu’il faudrait nommer, un paysage à construire. On peut donc s’inventer les drames que l’on a toujours désirés, une enfance chez les Ténardier pour le journaliste de La Croix, une adolescence à la Bazin pour l’Huma, une vie sexuelle à la Millet qui plaira tant à Libération et puis surtout, des aventures rocambolesques et exotiques. Venir de loin, voila qui est important ! Ne pas tout dire non plus, il faut donner l’impression de garder tout au fond quelques secrets inavouables. C’est dans la retenue que l’autobiographie finit par payer. Le lecteur curieux aura toujours tendance à extrapoler le détail...
Commentaires