Il faut que je tergiverse.
Impossible de m’y coller directement.
Chaque fois que je reviens au texte en cours, comme on revient à terre après ces journées stériles qui sont autant de traversées, je me dois de différer. Ça n’est pas comme une surprise que l’on feint d’ignorer un petit moment avant de se ruer, n’y tenant plus, sur l’emballage. C’est une terre perpétuellement renouvelée que l’on aborde avec une certaine appréhension. Alors, je diffère, je tergiverse, je tourne les pages...
Pourtant, le temps m’est compté. Il s’agit donc de dégager une marge de manœuvre, un échauffement approprié. Combien de minutes peuvent être gaspillé sans compromettre le travail à venir ? Combien de minutes ?
Je repousse le moment comme on évacue la visite chez le dentiste, l’opération bénigne qui peut encore attendre, mais attention à ne pas tirer sur la corde. Si l’on attend trop, on écrit plus rien, le moment est passé. C’est l’infection de l’organe inusité qui guette…
D'un coup je me sens moins seule....Après les vacances l'infection généralisée me guettait. Mais avant de continuer mon roman il me faut tout recopier depuis le début, tout reprendre, pour oser enfin continuer l'écriture...Il ne faudrait pas s'arrêter d'écrire, la reprise est trop dure, même après une nuit, il faudrait pouvoir s'empêcher de manger, de dormir, de sortir...
Rédigé par : marie pierre françois | 12 octobre 2006 à 08:20