Pourquoi le personnage de l’écrivain attelé à sa tâche est-il une figure classique de la littérature ? On trouve bien sûr dans les romans une proportion d’écrivains très supérieure à la moyenne. Où sont donc les plombiers, les secrétaires, les manœuvres, les cadres et les représentants de commerce ? La réponse qui vient immédiatement à l’esprit est que l’auteur, cloîtré dans son obsession, ne voit pas plus loin que le bout de son nez. La littérature serait-elle par conséquent un genre coupé à ce point des réalités socio-économiques de notre société, un appendice mort, une forme d’expression sclérosée, comme on l’entend souvent ? C’est en tout cas ce que pensaient les Soviétiques et que continuent de croire quelques populistes contemporains.
À bien y réfléchir, l’Art évoque avant toute chose sa propre existence. C’est en s’interrogeant sur la nécessité de créer « l’ inutile » qu’il édifie et permet aux hommes de se positionner dans le temps et l’espace. On peut toujours peindre des paysages, développer des histoires, nourrir des personnages, il faut bien admettre que ces artifices dissimulent en vérité la manifestation d’une énergie, le commencement, la mise en branle. La Genèse elle-même n’est-elle pas un livre trahissant les intentions de son auteur, un grand mode d’emploi pour écrivain ?
La fermeture des usines Thomé-Génot à Nouzonville, dans les Ardennes, est l'illustration parfaite de l'escroquerie intellectuelle, sociale et économique qu'est le capitalisme moderne (Mettez-y du libéralisme si vous voulez, peu importe, c'est exactement la même chose).
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Rédigé par : Andy Verol | 20 novembre 2006 à 00:58