je l'ai posé là d'où il vient, comme un juste retour des choses, sur le tas, là où les scribouillis se sédimentent en strates, où s'empilent les ratures, les livres lus et à lire. Il participe ainsi à une forme de symétrie cachée. C'est issu de cette masse informe qu'il s'est lentement structuré, qu'il est apparu en tant qu'objet, comme un bout de la table, un appendice poussé dans la nuit. Je vais le laisser là un petit moment, le temps de pleinement m'habituer à sa présence. Je suis comme un gosse qui se réveille au lendemain des fêtes et se demande angoissé si ses jouets n'étaient pas qu'un rêve, après tout...
oh..et...hein...? bon...on ne va pas discuter de ça ici, c'est juste le sentiment d'étrangeté, peut-être...
Rédigé par : marie-pierre françois | 16 janvier 2007 à 13:07
...ah non, pas d'accord avec toi Marie-Pierre, les bébés ça fait pas pareil, enfin à moi ça ne m'a pas fait "la même chose". Tout d'abord, ils viennent du ventre, ensuite, je ne ressens pas la satisfaction de les avoir "faits", ils se sont faits tous seuls, la douleur de l'accouchement, et l'émotion qui va avec, est sans comparaison, et puis, et puis, mais j'arrête et puis tu le sais très bien !
Rédigé par : emmanuelle Pagano | 16 janvier 2007 à 11:08
je me crois chez moi, dans ce bordel...(oh pardon Michael..)Comme dit Emmanuelle, c'est émouvant , la même chose que lorsqu'on voit le bébé qui faisait partie de soi, et qui est là soudain, autonome, habillé de frais, un peu étranger déjà....Et bien je vais en avoir des bouquins à lire, c'est super!
Rédigé par : marie-pierre françois | 16 janvier 2007 à 09:20
C'est toujours émouvant, de tenir et soupeser l'objet-livre contenant ce qu'il n'y avait il n'y a pas si longtemps que dans nos têtes... Au deuxième roman, alors que je le tenais dans mes mains, mon fils s'était moqué : "ouais, c'est bon, c'est le deuxième". Et pourtant, c'est encore magique.
Le tien est en bonne compagnie on dirait !
Rédigé par : emmanuelle | 15 janvier 2007 à 21:01