J’ai déjà parlé ici du temps de la lecture, du temps de l’écriture qui ne coïncident pas. Le temps éditorial est encore d’une autre nature et souvent plus long que les deux précédents réunis. Si bien que les délais de parution laissent souvent aux auteurs le loisir d’écrire à nouveau, de défricher de nouvelles terres.
Lorsque le livre paraît enfin, on le regarde alors avec les yeux de celui qui a changé, qui s’est déplacé. Les textes se sont accumulés, les thématiques ont évolué. L’actualité de l’édition n’est pas l’actualité de l’auteur qui est déjà ailleurs, qui est déjà au loin.
Autant qu’un auteur puisse s’incarner dans un texte, le livre ne nous renseigne pas sur le présent. Lire l’ouvrage d’un contemporain équivaut à contempler ces étoiles dont la lumière met des années à nous parvenir. Le temps que cet éclat infime arrive jusqu’à nous, la source s’est depuis longtemps modifiée. Peut-être même est-elle morte ? Le livre nous renseigne, non sur son auteur, mais bien sur son passé.
Oui!
(voilà, c'est tout, mais oui)
Rédigé par : secondflore | 10 juin 2007 à 10:12