Je n’ai rien contre le divertissement !
Moi aussi, comme la majorité de mes concitoyens, je souhaite oublier mes tracas quotidiens, même si mon idée des loisirs consiste plus à réfléchir qu’à m’abrutir devant les jeux télévisés. Traitez-moi de snobs si ça vous chante. De toute façon, la majorité a force de loi. Ce qui plait au plus grand nombre l’emporte aujourd’hui haut la main sans tenir compte du fond. Le succès adoube la connerie.
Comme vous le voyez, je n’ai rien contre le divertissement. Le problème est que le divertissement a depuis longtemps débordé de la niche où il s’épanouissait de manière légitime pour envahir tout le reste de la société. C’est maintenant à l’école, en politique, dans la culture et les arts qu’il inonde les terres arables et noie tout sur son passage. Point de salut en dehors de la légèreté, du « populaire » (mot dévoyé par excellence), des bons sentiments uniformes. Cantonné dans les cinq pour cent toujours émergés, il s’agit de faire entendre une voix dissonante, trouble, ennuyeuse, pathétique. Non contents de dominer de la tête et des épaules, les exploiteurs de temps libre voudraient aussi que la contestation, pour minoritaire qu’elle soit, finisse par se taire. Ceux qui sont déjà sous l’eau nous taxent d’envahisseurs. Nous ne sommes que des résistants.
@Jérome :
oui, pour avoir le choix et découvrir d'autres horizons, il faut des relais, des passeurs. le seul médiateur social étant aujourd'hui l'écran de télé et les antennes paraboliques, j'ai bien peur que l'uniformité révée par les économistes du passé ne finisse par advenir sous l'influence des medias planners et des directeurs du marketing...
Rédigé par : Mikael | 31 juillet 2007 à 15:35
Je suis d'accord pour les félicitations à Marc Levy, même si je n'adhère pas à ses livres. Il faut savoir reconnaître qu'il plait beaucoup et, qu'il est mieux que les séries quotidiennes. Quand au CAP électromécanique, il n'empêche pas de se cultiver un peu, de tenter de regarder un peu plus loin que ce dont on tente de nous abreuver. Le scandale du siècle, c'est que personne ne pousse personne vers le haut, vers la curiosité qui ferait grandir chacun. Les médias cherchent à nous pousser vers une société de satisfaction, de plaisir et de joies feintes. Ils nous montrent ce que nul n'obtiendra jamais, que l'on devrait se satisfaire de rêver par procuration, regarder ailleurs que devant sa porte et dans le fond de son porte-monnaie (que l'on voit d'ailleurs sans peine !). Jamais il n'y a un élan qui entraîne vers une certaine élévation de soi. L'idée de la grandeur était à son apogée dans les siècles passés, avait-on besoin de réduire cette idée démesurée jusqu'à son anéantissement total pour vivre mieux ? L'idée de niveler sur un standard donné n'est pas neuve, Ricado voulait aligner les masses vers l'endettement pour un plus grand profit des nantis et une fidélisation de salariés, Marx alignait tout le monde sur le niveau le plus bas (c'est tellement plus simple ainsi !) ; maintenant, il semble que l'on veuille nous faire idéaliser une vie qui masque les dures réalités de la vie moderne. Il est vrai aussi, que "les gens" n'aiment pas se distinguer, même s'ils en rêvent sans vouloir s'en donner les moyens. La société de consommation aurait-elle tué l'esprit d'initiative ?
Rédigé par : Jerome | 31 juillet 2007 à 11:47
Bon, d'accord....surtout pour marc levy.
Rédigé par : marie pierre françois | 31 juillet 2007 à 11:38
Tout ça pour dire que je félicite Marc Levy pour son succès, mais qu'on arrête de me faire croire que c'est génial parce que ça marche.
C'était mon coup de gueule du jour ;)))))
Rédigé par : Mikael | 31 juillet 2007 à 10:18
@Marie-Pierre :
Critiquer le monde dans lequel nous vivons m'apparait comme une activité assez saine (par principe). Ce qui ne veut pas dire que j'idéalise le passé. Les difficultés matérielles d'autrefois étaient cependant accompagnées d'une ambition qui fait cruellement défaut aujourd'hui. L'École fait du gardiennage et la télévision se charge de notre éducation alimentaire et culturelle (ça va de pair). Quant au choix, jai bien peur qu'il ne soit beaucoup plus restreint que tu ne l'imagines. Nés danc une cité de banlieue avec pour toute perspective TF1 et un CAP electromécanique, peu nombreux sont ceux qui découvriront une voie alternative. Là où l'État cherchait à produire des citoyens, on veut aujourd'hui des consommateurs. C'est un choix de société, ni plus ni moins.
Encore une fois, je ne m'oppose pas au principe du spectacle et de la fausse abondance. Je m'insurge contre son débordement frénétique et insensé.
Rédigé par : Mikael | 31 juillet 2007 à 10:16
C'était le coup de gueule du jour....
Rédigé par : marie-pierre | 31 juillet 2007 à 08:57
Ça m'énerve un peu, tout ça...Je ne sais pas si mon grand-père,par exemple ( il aurait 120 ans) ne l'aurait pas aimé , notre société de divertissement et de consommation, lui qui n'avait pu aller à l'école et avait vraiment eu faim dans sa jeunesse. Oui, ça vous parait improbable, mais moi j'ai 60 ans. Au moins, aujourd'hui, on peut choisir ( un peu...) :se cultiver ou pas. Emerger ou pas. Se divertir- plus ou moins- intelligemment ..L'accès à la culture, tout le monde l'a, en y mettant du sien.(Mon grand-père était illettré, ma fille est chercheur). La liberté aussi:Avant 68, je ne pourrais pas vivre au grand jour mon homosexualité. Notre société, je ne la déteste pas.
Rédigé par : marie pierre françois | 31 juillet 2007 à 08:43
Société de consommation, certainement ! Mais on n'est pas obligé de bouffer de la M.... à toutes les sauces, même si cette utopie à parfois du bon.
Rédigé par : Jerome | 31 juillet 2007 à 08:34
Et on n'est pas encore arrivé au bout de nos peines...
Rédigé par : Mikael | 30 juillet 2007 à 22:46
Société de consommation, société de séduction.
Société de divertissement, société d'abrutissement.
Mon Dieu, que j'aime mon temps !
Rédigé par : Thibault Malfoy | 30 juillet 2007 à 20:47
Alors résistons ! On ne peut adhérer pour des principes de confort à n'importe quelles bêtises. La majeure partie de ces divertissements, ne servent qu'à empêcher de penser, de réfléchir et d'élever le citoyen lambda. Pendant qu'il se noie devant ses loisirs à grand spectacle, le quidam ne conteste pas, il est occupé.
Rédigé par : Jerome | 30 juillet 2007 à 08:37