Certaines histoires ont envie d’être racontées. Elles nous préexistent et cherchent seulement à se fixer quelque part. Les auteurs sont donc les branches où l’humidité ambiante finit par s’accrocher pour former du givre (vous me pardonnerez cette métaphore stendhalienne !) ou plutôt, comme je l’expliquais dimanche en évoquant Michel-Ange, le David était déjà dans le bloc de marbre. Le travail du sculpteur consiste par conséquent à dégrossir la matière pour en révéler la forme. Qu’on ne sous-estime pas malgré tout cette entreprise, il s’agit d’un labeur énorme et constant. C’est tout du moins de cette manière que je vois les choses. Les écrivains ne sont pas véritablement des créateurs, les démiurges romantiques survendus par le cinéma, mais bien des inventeurs, au sens où Amerigo Vespucci a inventé l’Amérique.
À une certaine époque, je développais mes photos moi-même (« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans… »). Le bain dans le révélateur, l’application éparse du fixateur donnaient lieu parfois à de divines surprises (voir plus haut). Le processus de captation de l’image se prolongeait bien au-delà du cadrage et du déclenchement. Certains aspects du tableau survivaient alors au mauvais traitement chimique, exprimaient ainsi une volonté d’en découdre avec la réalité, de s’affirmer. Je ne traite pas l’écriture différemment. je cherche à composer avec ce qui est déjà là.
Bon, vous avez été plus rapide que moi...nos commentaires se sont croisés
Rédigé par : Olga | 02 septembre 2007 à 16:54
Voilà, aprés vérification.... il s'agirait bien du plus ancien laboratoire photographique du monde (!), découvert prés de Châlon-sur- Saône. Il appartenait à un voisin de Niepce, Petiot-Grappier, mort empoisonné en 1855....
Mais peut-être saviez-vous déjà tout ce que je vous raconte...
Je me permets cette petite note car je trouve que l'annecdote très romanesque....
Rédigé par : Olga | 02 septembre 2007 à 16:53
Oui, j'ai entendu parler de cette histoire moi-aussi...
Rédigé par : Mikael | 02 septembre 2007 à 16:43
Cet été je suis tombée par hasard sur un article (dans Sud Ouest) sur l'extraordinaire découverte d'un laboratoire photographique (sans doute le premier!!) en parfait état de marche dans une maison qui avait été fermée par les descendants du chimiste, persuadés qu'une malédiction pesait sur la demeure (leur malheureux ancêtre était mort empoisonné par les émanations toxiques des produits qu'il manipulait pour faire apparaître des images sur des plaques de cuivre...mais ça on vient de le découvrir) Plus d'un siècle plus tard, on réouvre les portes de la demeure plogée, par la superstition, dans silence et l'obscurité.... et voilà qu'on découvre un véritable musée, un des premiers, peut-être le premier laboratoire photographique (avec des images dans un état de conservation étonnant, miraculeux...)
.....
Rédigé par : Olga | 02 septembre 2007 à 16:38
Salut Bon_sens, welcome back !
Rédigé par : Mikael | 29 août 2007 à 09:56
Tout d'abord : Hello !
Je crois que tout écrivain en est là. D'ailleurs a-t'il le choix pour faire autrement ? Le choix sur un élément inconscient s'entend, ce qui soulève souvent l'autre question : est-on libre ?
:)
Rédigé par : Bon_sens_ne_saurait_mentir | 28 août 2007 à 23:30