Ma Photo

Statistiques

« La Poussière de la route | Accueil | Le jeu qui rend humble (si on ne l'était pas déjà) »

16 octobre 2007

Commentaires

Mikael

@Juliette Mezenc

De rien. C'est aussi un des propos de mon livre. Choisir l'anonymat qui préserve d'une certaine manière l'identité, ou bien passer le Rio grande (Je dis "Rio Grande", car dans un rêve que j'ai fais il y a quelques mois, j'imaginai mon éditrice en passeur faisant traverser le fleuve à des immigrés clandestins) et devenir "quelqu'un", mais pas forcemment Soi. À partir du moment où l'on a une existence publique (même à une si petite échelle) commence un terrible malentendu. Certes, la publication confère "une place dans le monde", mais rarement celle que l'on attendait. On pense vouloir quelque chose, et puis c'est autre chose et autre chose encore. C'est peut-être la mort que l'on attend, tout bêtement...

juliette mézenc

Je lis aujourd'hui dans "Lettre à D." d'andré gorz "Tu as souvent dit que ce livre m'avait transformé à mesure que je l'écrivais (...). Je pense que tu te trompais. Ce n'est pas de l'écrire qui m'as permis de changer; c'est d'avoir produit un texte publiable et de le voir publié. Sa publication a changé ma situation. Elle m'a conféré une place dans le monde (...) elle me faisait accéder à l'existence en tant même que je m'étais décrit, écrit dans mon refus d'exister. Ce livre était le produit de mon refus, était ce refus et, par sa publication, m'empêchait de persévérer dans ce refus".
J'ai l'intuition que la publication peut être, dans certains cas, ce pas décisif. Pour ceux qui comme moi (et je crois ne pas être la seule !)lisent les lettres de refus ainsi : vous n'avez pas le droit d'exister en tant qu'écrivain, ou pire en fonction du moment : vous n'avez pas le droit d'exister. En être conscient aide un peu.
Autre chose, votre post est pessimiste et en même temps il permet de relativiser... on est tous, publié ou non, en attente de quelque chose (beckett a tout dit) et c'est tant mieux. L'essentiel étant d'attendre avec grâce, cad sans se racornir, en restant attentif et vivant. Ce qui est, entre nous, furieusement difficile, non ?
Merci.

Mikael

@Feuilly

Le truc, c'est qu'il n'y a pas forcemment de porte...Il faut sauter l'obstacle.

Feuilly

Ces cercles concentriques font penser à un labyrinthe. Nul ne sortait vivant de celui du roi Minos. Ici, il faudrait plutôt trouver l’entrée. Pas la moindre Ariane pour nous tendre un fil.
Et les cercles se transforment alors en enfer dantesque.

Mikael

Quelques fois, oui. C'est généralement très bref. Longtemps après, il arrive de s'en souvenir. Alors, on se dit, Merde ! c'était donc ça...

Brg

"protocole, bienséance et règles de bonne conduite"

Tout ce qui me plaît.

Pour le reste, il arrive d'être satisfait, heureusement.

secondflore

Juste, oui.
Notamment sur ce "centre" mythologique...
Sachons garder au moins un pied en dehors du cercle, là où est la vie dont on peut faire de vrais livres.

Mikael

ça ne me tente pas tout de suite, pas encore...
Je me la garde tout de même pour la bonne bouche, pour le dessert, quand j'aurais 80 balais.
je briguerai le siège de Beigbéder (admis en 2032 et décédé quelques mois plus tard) je devrai faire son éloge funèbre.
Ensuite, je publierai un roman pornographique où l'on viole des petites filles pour montrer que je suis encore vert. Je ferai encore scandale...peut-être ? Ainsi passera le Temps, en attendant sagement la mort...

emmanuelle

Heu pas l'académie, quand même, me fais pas croire que ça te tente !
Cette restriction mise à part, c'est vrai ce que tu dis, c'est pas reluisant, mais c'est vrai.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.