On passe sa vie à attendre que quelque chose se produise, sans jamais savoir exactement quoi. Autrement dit, il ne se passe jamais rien. Ce que l'on considère comme la réalité objective conserve une distance que personne ne peut réduire. Les évènements n'en sont justement pas ! Du goût du public pour les catastrophes, les accidents, en latin, accidere, « ce qui arrive ». L'horreur semble véritablement surgir et embrasser la matière. Mais les cataclysmes ont également cette qualité vaporeuse qui les place d'emblée dans une dimension distincte, coupée du monde à soi. La conscience est en réalité un filtre qui nous isole de l'extérieur. On n'appréhende pas ce qui nous entoure. On le compare simplement avec un idéal déçu. D'où vient que la seule réalité qui soit nous paraisse aussi étrangère? L'attente, celle de Godot chez Beckett, reste une échappatoire, la seule alternative au flou perpétuel de l'existence.
La fiction nous touche pourtant comme ne le fait pas la vie distante qui fuit toujours et nous échappe.
Le cinéma et la littérature produisent des spectacles qui émeuvent plus que les actualités tragiques.
Si le surréalisme est la croyance en une forme de réalité supérieure inaccessible à la raison, finalement peu différente de la religion en ce que le sommeil et l'automatisme ne font que remplacer la foi et la prière, la réalité réelle de la fiction devrait permettre de nous rendre au monde, en traversant le miroir. Je parlerais donc volontiers, pour décrire ce phénomène, d'ultra-réalité.
"Il regarda une dernière fois le paysage laiteux avant de tourner les talons. Il écarquilla les yeux avec intensité, croyant que la seule force de sa volonté pourrait d’un seul coup déchirer le ciel. Il imagina l’astéroïde géocroiseur tomber des nues dans une traînée d’or fulgurante et parfaitement silencieuse, provoquant ainsi une catastrophe de niveau dix sur l’échelle de Turin, mais rien, décidément rien, ne se produisait jamais." OMICRoN, p56
@Haroun
Je persiste !
Ai tenté 5 tonneaux sur l'autoroute et l'incendie nocturne.
Vous aimez les éruptions volcaniques, je crois...
Rédigé par : mikael | 28 septembre 2008 à 20:03
"On passe sa vie à attendre que quelque chose se produise, sans jamais savoir exactement quoi. Autrement dit, il ne se passe jamais rien."
Etrange, quand même. On ne peut guère parler d'une proposition logique... Il ne se passe jamais rien ? Vous êtes sûr ?
(...)
"les cataclysmes ont également cette qualité vaporeuse qui les place d'emblée dans une dimension distincte, coupée du monde à soi" Whaou ! Vous êtes-vous déjà trouvé au milieu d'un tremblement de terre ? Vous n'écririez pas ça je pense. C'est quand même incroyable.Vous devriez vous aérer un peu je pense.
Rédigé par : Haroun Tazieff... | 28 septembre 2008 à 06:36
Bienvenue à nouveau et bon retour Juliette.
Rédigé par : Mikael | 18 septembre 2008 à 16:05
« On ne dort pas on attend la fin de cette chute lente il faudra bien qu'elle cesse qu’un rebond se produise » Antoine Emaz
Rédigé par : juliette mézenc | 18 septembre 2008 à 15:07
Merci Kiki, on fait aller...
Rédigé par : mikael | 14 septembre 2008 à 20:06
Je passe souvent par chez toi sans laisser de trace, tu sais ce que c'est, on est toujours occupé ailleurs...à attendre que quelque chose se passe! Ben voilà, aujourd'hui je dis stop et je crée l'évènement en te laissant ce petit mot! ;)J'espère que tu vas bien.
Rédigé par : Kiki | 14 septembre 2008 à 14:34