Dans le panthéon celte, Ogmios était un magicien noir qui enchaînait ses victimes par l'éloquence et les signes secrets de l'écriture. La racine de son nom signifie « chemin ». De sa bouche jaillit de l'or, sa langue est une longe reliée aux oreilles des hommes. Il est l'inventeur de l'ogam, une écriture alphabétique composée de 20 lettres, réservée à un usage sacerdotal. Dans l'antiquité, même la tradition orale la plus stricte tolérait le signe pour peu qu'il fut sacré. L'écriture était une forme d'envoutement.
Les Hébreux ne parlaient pas l'Hébreu, mais l'araméen, langue vernaculaire. Ils parlaient également le Latin, langue de transit et d'échange, apportée par le colonisateur romain. L'Hébreu était exclusivement la langue du Livre et de la prière. On n'écrivait pas le trivial, le nécessaire, ou bien alors dans un alphabet dédié à cet effet.
L'écriture, et par conséquent la Littérature, proviennent du sacré, servent d'intercesseurs auprès de la divinité. Pourtant, la disparition de ces langues contiguës et spécifiques nous impose aujourd'hui un langage à tout faire et condamne ainsi la Littérature au profane.
Et le (vrai) verbe se fera (de plus en plus) cher...
Rédigé par : Christophe B. | 12 janvier 2009 à 07:49