Difficile d’évoquer sans passion les réactions que suscite généralement la sortie d’un de ses livres. L’exaltation naïve doit faire place à la lucidité. Les amis déjà peu nombreux s’éclaircissent encore, comme les arbres malades durant la tempête. Le succès, fut-il relatif, semble être une insulte pour beaucoup. Les sourires polis et légèrement embarrassés en disent long. On devient dérangeant, soudainement infréquentable. Le simple fruit du travail et de la persévérance fait office de coup dur. On peut alors compter sur les fidèles pour se débiner en douce. L’Envie révèle son visage difforme.
Prendre la parole a toujours été un acte suspect, jamais anodin. La famille, quant à elle, redoute par-dessus tout le vacarme. Elle vénère le silence et l’oubli, de peur que ses tares éventuelles soient exposées à la vindicte publique. On y aspire à fermer les yeux, à nier les reproches, à sombrer…Pourquoi donc écrire et forcément remuer une fange, qu’avec le temps, on a finalement décanté ? Au fond, loin de la houle, les sédiments devraient rester inertes dans les ténèbres. Étrange sentiment de culpabilité qui surgit au détour d’une phrase malheureuse. On fait alors semblant de rien, Il faut donner le change…
On en sort tout de même entier, déniaisé pour de bon sur la nature humaine. C’est l’épreuve du feu, l’heure tant attendue où bien peu de gens se réjouissent, où les sentiments enfouis s’exacerbent. Celle où une solitude peut en cacher une autre…
Ah ça ne m'étonne pas de POL, sauf l'idée des coupes et modifs, en général il prend un tsxte tel quel ou le refuse. En tout cas, c'est lui-même qui lit tout et choisit, lui seul d'ailleurs.
Il faut se dire quand on se rend chez nos éditeurs, comme ça on peut traverser la rue pour sa parler en "vrai" (mais je n'y vais pas souvent, parce que, justement j'habite loin).
J'habite près du lac en question, c'est plus "haut" que le Cantal, le Cantal j'aime bien aussi (la suite par mail d'accord ?)
Rédigé par : emmanuelle Pagano | 15 juillet 2006 à 14:41
Je lui ai soumis plusieurs manuscrits au fil du temps et il a toujours pris la peine de me rencontrer pour m'en parler. C'est quelqu'un d'intéressant et de bienveillant, ce qui dans le "milieu" de l'édition est somme toute assez rare. Le Texte d'OMICRoN l'intéressait suffisament pour qu'il me propose de le faire, mais ses exigences en matière de modifications et de coupes étaient trop importantes pour moi...
J'ai traversé la rue ! (Mon éditeur actuel étant sur le trottoir d'en face) C'est plutôt marrant. Nos relations n'en sont pas forcément terminées pour autant. Qui sait ?
Sinon, où habites-tu ? Les photos sur ton site sont belles, surtout celles du lac enneigé. J'ai passé toutes mes vacances dans le Cantal lorsque j'étais enfant et ça me rappelle un peu ça.
Quant au succès, non franchement, je n'y pense pas du tout. Si je devais penser à tout ce qui "peut" arriver, je n'en dormirais plus.
Pour les faux-amis, le cas échéant, je les attends de pied ferme. je suis un vrai dogue !
Rédigé par : Mikaël | 15 juillet 2006 à 13:59
Des rapports enrichissants avec P.O.L., chouette ! Lesquels ?
Ah oui, moi je prends des vacances chez moi, c'est quand même pratique, surtout en temps de canicule (1200m d'altitude, c'est frais). Et surtout, étant nommée à 3H15 de chez moi (+de 4H l'hiver), je me repose avant d'affronter les routes dès la rentrée.
Le succès, tu y penses bien non ? Parce que ça peut arriver !
Rédigé par : Emmanuelle Pagano | 15 juillet 2006 à 12:13
Vous avez sans doute raison, mais les faux-amis viennent avec la presse et le succès, même d'estime. Pour ma part, je n'en suis pas encore là. Peut-être ferai-je une note sur cet autre phénomène, si la chance me sourit ?
Merci de me prêter attention en ce 14 juillet où les gens sont manifestement sur les nationales, plutôt que sur les "autoroutes de l'information".
Mes amitiés à votre éditeur, avec qui j'ai eu des rapports enrichissants il y a quelque années...
Rédigé par : Mikaël | 14 juillet 2006 à 16:24
Cet effet secondaire permet de faire le tri dans les amis. Mais attention, certaines personnes avec qui on ne partage rien se disent soudain proches (parce qu'ils ont vu tel ou tel article) donc il y a aussi un autre effet secondaire : les nouveaux faux-amis.
La famille peut ête choquée ou bien se mettre à lire (et lire autre chose que le journal local), c'est marrant.
Rédigé par : Emmanuelle Pagano | 14 juillet 2006 à 16:05