C’est peut-être une étape dans la narration, une quantité chiffrée. On sait depuis toujours que l’histoire à bout de bras devra en passer par ce stade, une forme intermédiaire ou s’esquisse clairement la structure encore inachevée.
Lorsque cet instant espéré est atteint, on franchit comme une ligne de démarcation, un col. C’est enfin lui, le point de non-retour, à partir duquel il devient trop pénible de rebrousser chemin. Plus d’échappatoire possible, maintenant il faut poursuivre !
La certitude de l’accomplissement prend soudain forme. On n’osait pas encore y penser, de crainte de briser un élan trop fragile. À présent, on court malgré la fatigue vers la terre du bas, le fond du val où le repos est offert. L’effroi commence seulement à dissiper ses brumes. Cette succession de bribes finit par s’articuler vraiment, à prendre vie. Le miracle tend à se reproduire, une fois encore. C’est incompréhensible, mais c’est comme ça. C’est à chaque fois comme ça. Il faut avoir eu peur dans la montée pour savourer la perspective et celui qui ne craint rien est un sot.
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