Se relire jusqu'à en vomir, jusqu'à ce que le texte n'ait plus aucune signification, comme ces comptines répétées à toute vitesse qui perdent peu à peu leur sens. À force de corriger, d'ergoter sur les virgules, cette histoire m'est devenue insupportable dans ses moindres détails. Plus rien désormais dont je ne me souvienne par coeur. Il n'est rien de plus pénible qu'un texte dont le mystère s'est totalement enfui. je n'y vois plus qu'un amalgame bourbeux, dont les surprises mortes jalonnent un parcours balisé, où les ornières profondément creusées par mon propre passage sont de véritables gouffres. Vivement que l'on coupe le cordon, que j'oublie un peu tout ça, ne serait-ce que pour redécouvrir, un de ces jours, ces mots usés jusqu'à la corde avec un oeil enfin rafraîchi.
Je connais...
Je me sens un peu mieux depuis qu'un aîné chevronné m'a écrit, ironique : "j'imagine que tu en es à la phase où tu es persuadé d'avoir écrit une hoorible bouse"...
Alors oui, surtout penser à autre chose! ;-)
Rédigé par : secondflore | 07 décembre 2006 à 12:30