C’est qu’il faut tenir l’équilibre entre le trop peu et le trop plein. La corde est raide. D’un côté, la Charybde allusive où se perd le lecteur sans plus de repères, de l’autre, la Scylla explicative qui gâche toute tentative de connivence.
Rien de pire en effet que se voir commenter la plaisanterie à laquelle on vient de rire spontanément. Le fil de la complicité tendu par l’auteur se rompt soudain. C’est la dégringolade, la chute mortelle. Impossible alors de renouer le dialogue.
Le lecteur est un compagnon de route qu’il ne faut jamais prendre pour un imbécile. A contrario, il ne faut pas surestimer non plus sa capacité à lever des voiles trop épais. Comme ces femmes qui attendent de leur partenaire masculin qu’il lise dans leurs pensées, les écrivains ont parfois tendance à attendre de leur lectorat un pouvoir surnaturel. La voie est décidemment bien étroite.
C'est drôle mais moi je n'écris pas en pensant au lecteur... j'écris ce que j'ai à dire comme je le veux et c'est tout. J'aimerais pas y penser ça changerait ce que j'ai à dire... Pour moi il est là le malentendu.
Rédigé par : Neige | 17 juillet 2007 à 10:10
@Bon sens :
Par expérience, et si l'on doit nécessairement tombé dans l'un de ces deux travers, je crois qu'il vaut mieux miser sur l'intelligence et se tromper, plutôt que d'asséner des explications pesantes.
Bien sûr, le vrai talent consiste en un savant dosage qui donne au lecteur le sentiment d'être plus brillant qu'il n'est en réalité (mais ça n'est pas donné à tout le monde)
PS : bon retour.
Rédigé par : Mikael | 16 juillet 2007 à 23:34
Tu soulèves une vraie question. J'ai tendance à me dire que disséminer des petits cailloux dans un livre, c'est le top. Mais que faire en effet si le lecteur ne les trouve pas... ?
Rédigé par : Bon_sens_ne_saurait_mentir | 16 juillet 2007 à 21:43
Oui, peut-être ? Mais à cette époque les maisons d'éditions se permettaient de publier des titres sans véritable objectif de rentabilité, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Disons qu'à l'heure actuelle, le succès est toujours le fruit d'un malentendu, mais un malentendu nécessaire pour pouvoir continuer...
Rédigé par : Mikael | 16 juillet 2007 à 16:07
mieux vaut cela qu'une autoroute, au delà de 600 lecteurs il y a comme un malentendu disait Gide.
Rédigé par : Neige | 16 juillet 2007 à 15:23