Il n’y a pas de révolution possible. Le temps s’écoule comme un granulat qui bouchonnerait par intermittence dans un goulet d’étranglement. Observée de près, la matière semble bien ralentir, puis se dévider par paquets plus ou moins gros, mais de plus loin, le flux se régule, flirte avec la moyenne. Les horlogers appellent ça l’isochronisme. Les à-coups sont des phénomènes locaux, microcosmiques. Il suffit de prendre un peu de recul pour constater cette régularité d’ensemble qui rend impossible toute velléité de changement brusque. Le monde évolue de manière stable, relativement fluide et c’est pourquoi le futur est toujours décevant. L’esprit humain rêve par nature de modifications brutales, de bouleversements. Les évolutions techniques, censées marquer le passage des époques, sont distillées avec lenteur. Ce n’est qu’à posteriori que l’on remarque les transformations de l’existence et le présent, surfant en permanence sur la crête d’une vague qui ne retombe jamais, n’offre qu’un point de vue relatif sur la houle. Il en va de même pour tout, les sciences, les arts et la littérature. On ne peut faire abstraction du passé et la tabula rasa est un mythe pour idéologue. Ceux qui croient au changement radical ne font que chausser les bottes de leurs prédécesseurs et s’inscrivent sans le vouloir dans une continuité qui les dépasse. La véritable avant-garde, c’est l’accident historique qui se fond ausitôt dans la masse.
Plénitude ?...
Mieux vaut claudiquer seul que se tenir droit de manière artificielle...non ?
Rédigé par : Mikael | 11 août 2007 à 15:00
Vacuité ?...
Ne plus croire à la révolution, s'est s'ôter volontairement la béquille qui soutient la jambe malade...non ?
Rédigé par : 7as | 11 août 2007 à 14:28