Où commence et où s’arrête la vie d’un livre, entre quelles bornes cadastrales circonscrit-on son périmètre ? Souvent la disponibilité s’amenuise avec le temps. Insensiblement, on reflue des gondoles vers les étagères du fond, puis ce sont les cartons de retour et les entrepôts où sévit la mort lente, le goutte-à-goutte. Internet et l’économie numérique ont ouvert une brèche dans ce processus en créant une présence permanente, un accès perpétuel au texte, à l’objet livre si nécessaire et même à l’apparatus critique le cas échéant.
En lieu et place de la bibliothèque universelle rêvée par Borges, je vois plutôt dans le réseau un succédané d’Ubik, l’espace inventé par Philip K. Dick, une sphère virtuelle où les livres seraient comme des spectres comateux, prêts à être réveillés par le désir d’untel.
Le blog devient alors plus qu’un moyen d’échange, un médium reliant les consciences, mais bien un chemin de passage d’une incarnation à une autre, un ferry entre deux îles…
blog ferry ? c'est joli...
Rédigé par : Neige | 14 septembre 2007 à 13:49