Écrire est pour moi comme un triple dialogue.
Tout d’abord, j’entretiens une conversation avec mon lecteur. On me reprochera de confondre discussion et soliloque et pourtant c’est bien d’un échange qu’il s’agit, même si, par nécessité, je suis contraint d'interpréter alternativement les deux rôles, comme un joueur d’échec solitaire déplaçant a la fois pions blancs et noirs.
Ensuite, vient l’échange que je perpétue avec les auteurs du passé et du futur, ainsi que je l’ai déjà indiqué. Mes questions finiront par trouver des réponses et mes réponses correspondent à des questions toujours en suspens. Aux autres de participer à ce jeu en venant trouver ce qu’ils cherchent chez moi. L’espace et le temps n’ont en la matière aucune espèce d’importance.
Enfin, et c’est peut-être le plus étrange, une partie de moi à laquelle je n’ai pas accès tente de communiquer avec celle que je connais bien. À MOI de me débrouiller alors avec ces assertions apparemment sans queue ni tête et d’en tirer une forme d’expression intelligible.
Ces trois dialogues se superposent, se mêlent et forme un mélange très inflammable, combustible, comburant et Dieu sait quoi encore…l’étincelle, peut-être ?
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