À une certaine époque, j'ai vaguement fréquenté des "gens de théâtre". Je me demandais alors pourquoi les acteurs couchent systématiquement ensemble, à l'opposé des boulangers, des astronautes et des employés de bureau. Eh puis, j'ai vu sur scène les ébats d'un couple qui l'était aussi à la ville. J'aurais pu croire, naïvement, que les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre leur permettaient alors d'améliorer leur jeu, de résoudre le problème de la vraisemblance, n'ayant plus à simuler la passion. Bien au contraire, je réalisai dans l'instant qu'il s'agissait d'une situation diamétralement opposée. Ils pensaient s'aimer car durant une heure trente, chaque soir, ils le déclamaient avec une telle conviction. Ils se grisaient de leur texte et finissaient par y croire. Chez eux, le jeu précédait l'élan, un peu comme l'existence précède l'essence chez Sartre. Ainsi, lorsque les mots viennent avant l'émotion, nait la confusion des sentiments. Laisser la bride au texte est, en définitive, aussi dangereux qu'abandonner toute décision à sa monture. Une fois la série de représentations terminées, une fois le texte rendu muet, les couples se défont, en attente d'un nouvel auteur, d'un prochain partenaire...
Désolée sur la méprise, Madame, moi aussi je ne parle que de moi, d'où le malentendu.
Rédigé par : Emmanuelle | 23 août 2008 à 14:34
Hum, Emmanuelle, jamais Madame ne se serait permis de conjecturer sur la manière dont VOUS fûtes séduite. Madame, comme nombre d'internautes, ne parle jamais ... que d'elle-même ! Sans rancune, elle l'espère ?
Rédigé par : Je revais d'un autre moi | 23 août 2008 à 14:13
Je vois que tu potasses la question...
Il est trop tard pour mon esprit de contradiction (pourtant proverbial !)
je vais me coucher, bonne nuit.
Rédigé par : mikael | 22 août 2008 à 23:51
Non, ils se rapprocheraient plutôt des employés de bureau selon moi.
Mais je connais peu d'acteurs et peu d'employés de bureau.
Aucun astronaute. Peu de boulangers (dont un écrivain). Beaucoup de paysans (ils couchent tous ensemble).
Rédigé par : Emmanuelle | 22 août 2008 à 23:38
les profs sont un peu comme des acteurs, non ?
Rédigé par : Mikael | 22 août 2008 à 23:19
Ah, et aussi : moi je fréquente depuis 10 ans des profs, et ben ils couchent presque tous ensemble...
Rédigé par : Emmanuelle | 22 août 2008 à 23:10
"faibles", pourquoi ?
Je pencherais plutôt pour une grande sensibilité. C'est ce qui rend les gens malheureux et les artistes, doués.
Rédigé par : Mikael | 22 août 2008 à 20:02
"Je rêvais d'un autre moi" : vous avez du mal lire. Mais bravo : vous êtes le premier des médisants prévisibles (voir ici : http://lescorpsempeches.net/corps/?p=292)... et bravo pour le "Madame" car je suis bien sûr mariée et honnête mère de famille, bien qu'écrivain...
Rédigé par : Emmanuelle | 22 août 2008 à 18:34
Vos mots sont, eux, fort justes et bien pesés. Il est en effet des individus faibles qui ne se connaissent pas assez pour savoir se refuser à qui les adule et couche cette adoration sur papier : devenus icônes ils sont dépendants de ce statut. Madame a ainsi été séduite.
Rédigé par : Je revais d'un autre moi | 22 août 2008 à 17:38
Pas tout à fait un hasard, disons que vos billets respectifs ont fait ressurgir ce souvenir.
Rédigé par : Mikael | 21 août 2008 à 13:10
Je ne sais pas pourquoi, je me sens un peu concernée là*. Mais je peux te dire une chose : je ne suis pas du tout à la recherche d'un nouvel auteur, surtout pas...
* si c'est un hasard alors là c'est trop fort !
Rédigé par : Emmanuelle | 21 août 2008 à 10:22