Si, comme l'a écrit Arthur Schopenhauer dans ses Aphorismes sur la sagesse dans la vie, « Les quarante premières années de l'existence produisent le texte, tandis que les trente autres fournissent le commentaire », on peut se demander dans quelle mesure les civilisations tout entières suivent également le même chemin.
Notre époque semble bel et bien constituer l'exégèse d'un passé décortiqué et la Littérature, témoin privilégié des bouleversements en cours, reflète depuis longtemps cette tendance. Craignons que le roman, comme les Beaux Arts, ne devienne tout à fait un lieux où l'explication a définitivement remplacé l'objet, où la démarche s'expose à défaut de résultat.
Si la peinture est aujourd'hui une forme de sous-littérature apparentée à la linguistique, tant les catalogues d'exposition ressemblent à des manuels de sémiologie commentant des espaces vides, je crains plus que tout l'avènement de l'analyse textuelle comme unique destination d'un regard, enfin détaché de tout support.
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