Rendre la version définitive de mon manuscrit, terminer la rédaction d’un second roman entamé durant l’été et jeter enfin les bases d’un troisième à venir, voilà les activités auxquelles je me livre en ce moment et qui me tiennent un peu éloigné de cet espace. Qui a dit que les hommes ne pouvaient pas faire deux choses à la fois ?
La saison des prix, que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer dans mes notes précédentes, va bientôt se terminer avec la remise du Goncourt et du Renaudot. M’étant permis de brocarder à plusieurs reprises le monde de l’édition, j’en profite pour rétablir l’assiette et faire part aujourd’hui de ma satisfaction. Pourquoi ne pas témoigner aussi d’une certaine bonne volonté, le cas échéant ? En effet, les éditeurs ne sont pas que des monstres assoiffés de sang humain qui fomentent la disparition progressive des auteurs dans les sous-sols du Bd Saint-Germain. Il leur arrive souvent d'être des chiens d'aveugle férus de maïeutique.
J’ai choisi moi-même de paraître en janvier. Bien sûr, la tentation de me faire sepuku au mois de septembre sur une gondole de la Fnac fut terrible, je l’avoue. Il m’a fallu faire preuve de discernement pour jouir en toute quiétude de la liberté qui m’était alors offerte. À posteriori, cette latitude m’a permis d’éviter le tsunami de la « rentrée littéraire », la course en sac des prix de camaraderie et le tremblement de terre Littell. Je ne sais ce que l’avenir me réserve, mais ou moins, j’aurais échappé à toutes ces catastrophes plus ou moins naturelles.
Contrairement aux idées reçues, j’ai également pu conserver ma titraille étrange et sans coup férir. J’en sais particulièrement gré à mon fidèle berger des Pyrénées. Irons-nous par conséquent plus avant dans l’obscurité du monde des lettres, sur ce chemin caillouteux où j’ai déjà tant trébuché ? Time will tell…
Commentaires