Lu hier sur écran.fr un article d’Astrid Girardeau concernant la vente de musique sur internet et dont je cite ici quelques lignes :
« L’étude indique ainsi que sur les 480 millions de livres sterling (688 millions d’euros) de pertes subies par l’industrie musicale en Angleterre, plus de 75% seraient à imputer à la vente de fichiers musicaux numériques sur Internet. Elle estime à 368 millions de livres (553 millions d’euros) le manque dû au passage du CD au numérique. Plus précisément en cause, l’offre d’Itunes (qui fut le premier à lancer la vente de single) et de ses concurrents qui permet au consommateur de n’acheter que les morceaux d’un disque qui lui plaisent. Car dans sa version numérique, la notion d’album semble devenue obsolète, les utilisateurs préférant piocher les titres à la carte. « Là où le modèle d’Itunes est déconnecté de la réalité, c’est que la propriété intellectuelle fonctionne en prix groupé, pas dans la granularité. Pensez-vous qu’Edgar Allan Poe pourrait s’être enrichi si “The Raven” avait été vendu séparément de trente autres poèmes ? » analyse l’économiste Will Page. »
N’en déplaise à Will Page, diplômé de l’université d’Edimbourg, qui a probablement séché ses cours de littérature pour étudier la baisse des taux d’intérêt, mais Edgar Allan Poe, vécut et mourut dans le plus grand dénuement. Ses poèmes et ses contes lui firent connaître une célébrité relative, mais ne lui rapportèrent quasiment rien. Après avoir sombré dans l’alcool, il fut trouvé sans vie dans les rues de Baltimore, le 7 octobre 1849 et enterré sans même une inscription dans le cimetière de la ville. Il fallut onze années à sa famille miséreuse pour lui offrir une pierre tombale. Heureux monde, vraiment, celui des économistes où les poètes vendent leurs œuvres et vivent dans l’opulence grâce au copyright…
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