J'avais déjà parlé ici et là de ma fascination pour les titres, leur importance cruciale, leur absurdité descriptive, mais voilà que depuis quelque temps, l'influence de l'erinaceus commun se fait de plus en plus prégnante. On pourrait croire les auteurs et les éditeurs détachés de la novlangue publicitaire, mais non ! Les gourous de la com' semblent s'être donner le mot pour décliner ce qui apparaît de toute évidence comme une formule magique et qu'on pourrait décrire ainsi : article défini + substantif (adjectif optionnel) + article partitif + substantif animalier. On peut également la modeliser comme suit, x étant bien entendu la recette du succès en librairie : x=a+b(c)+a'+b'. A L'Élégance du hérisson est donc venu s'ajouter Les Yeux jaunes des crocodiles et La Valse lente des tortues de Katherine Pancol, Le désespoir des singes de Françoise Hardy, ainsi que La Longue patience du sanglier, à paraître le 12 mars prochain chez Plon.
On peut soi-même, et suivant cette méthode infaillible, générer de nouveaux titres à la demande, comme dans une machine à produire du texte selon une grille toujours identique (les anciens métiers à tisser produisaient bien des motifs grace à des cartes perforées). Marchant dans les traces de Raymond Queneau, Je propose donc à la cantonade, Les couilles du pangolin, La Discrétion de la baleine franche (pas si mauvais, d'ailleurs) et pour finir, La Mélodie souterraine du lombric. Maintenant, à vous de jouer...
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